Journée des patriotes

J’ai retrouvé mon épingle à l’effigie d’un patriote. J’avais peur de l’avoir égarée à tout jamais. Ce n’est qu’une épingle en bronze, oui. Mais tout ce que ça représente, c’est bien plus que ça. C’est une partie de mon identité, de notre identité. Sans ce combat incessant mené par les patriotes, lors des rébellions et des conflits politiques de l’époque, notre peuple qu’on connaît aujourd’hui ne serait qu’utopie restée au combat avec tous ceux qui ont porté les armes. 

En cette journée de la fête des Patriotes, nous célébrons l’héritage des hommes qui ont mené tout un peuple sur le champ de bataille. Non seulement ont-ils défendu notre identité, ils ont provoqué quelque chose de plus profond, ils ont semé les premières graines de ce que nous sommes aujourd’hui. La fierté, l’appartenance à notre nation, l’amour de nos terres, le sirop d’érable qui coule dans nos veines, le fleurdelisé que l’on brandit fièrement le 24 juin, cette richesse qui nous habite, c’est ce qu’ils nous ont laissé durant les hivers froids de 1837-38.  

Je ne parle pas de ma fibre indépendantiste, ici. Je parle de fierté identitaire. Je parle de la langue québécoise, de ce patois franco-britannique-acadien avec un peu d’autres ingrédients issu de l’immigration. Je parle de cet amour de ce peuple qui m’habite, qui embrasse toutes les cultures pour en former une plus forte, plus riche, plus libre. Je parle de tous ceux qui choisissent le Québec, la terre des patriotes, comme plaine d’accueil, comme nouvelle source pour cette nouvelle aventure qu’ils ou elles veulent entamer. La fierté identitaire, elle passe par la liberté. Cette liberté de vivre sur la terre qui nous a vus grandir et mourir, qui nous a permis de garder notre dignité. Le combat des patriotes dépasse largement le simple fait de se battre pour notre terre, mais bien pour que cette terre soit à nous, que nous puissions l’aménager à notre goût, sans qu’on nous dise comment, sans qu’on nous impose notre style, sans qu’on viole nos droits acquis d’hommes, de femmes, d’enfants libres.

 « Concitoyens, quand un peuple se trouve invariablement en butte à une suite d’oppressions systématiques, malgré ses vœux exprimés de toutes les manières reconnues par l’usage constitutionnel, par des assemblées populaires et par ses représentants en parlement après mûre délibération ; quand ses gouvernants, au lieu de redresser les maux divers qu’ils ont eux-mêmes produits par leur mauvais gouvernement, ont solennellement enterré et proclamé leur coupable détermination de saper et de renverser jusqu’aux fondations de la liberté civile, il devient impérieusement du devoir du peuple de se livrer sérieusement à la considération de sa malheureuse position, — des dangers qui s’environnent, — et par une organisation bien combinée, de faire les arrangements nécessaires pour conserver intacts leurs droits de citoyens et leur dignité d’hommes libres. » — Louis-Joseph Papineau  

En lisant ce texte que je vois chaque jour lorsque je tourne la tête à gauche de mon ordi, j’ai des frissons. Je m’imagine, arborant un tatouage d’un fier mammouth. Puis, je me pense à mon prof d’histoire de 3esecondaire, un Libanais d’origine, un grand défenseur de notre identité, une personne influente qui nous poussait à comprendre au-delà des enjeux. C’est lui qui nous avait fait regarder le film de Pierre Falardeau, 15 février 1839. C’est lui qui m’a influencé à être fier de mon héritage, qui m’a offert des façons de toujours en découvrir plus sur les patriotes, sur leurs combats et sur leurs idées.

 Monsieur Tinaoui, si vous lisez ça, je vous remercie. Vous avez fait de moi un patriote. 

En cette journée des patriotes, je nous souhaite à tous d’avoir envie de liberté au sein même de notre peuple. Que l’on soit fier de toutes ces cultures qui nous entourent.Que l’on se découvre tous une force intérieure qui nous guidera vers le même horizon.Je ne parle pas d’indépendance, ici. Je parle de fierté identitaire, de ce mélange qui doit se mélanger pour que l’on devienne encore plus fort. 

Je vous invite à en apprendre davantage sur les patriotes, sur Papineau, de Lorimier et tous les autres. Il y a aussi le fameux film que Pierre Falardeau a réalisé en 2001, 15 février 1839. En tout cas, ce ne sont pas les articles, les mentions, les films, les livres, qui manquent sur le sujet. Les patriotes ont vraiment véritablement transformé et façonné tout un peuple. 

À tous, 

Mammouth patriote

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Les mots : souvenirs de jeunesse