Le monde est chanceux d’avoir ma grand-mère.

Je suis allé voir ma grand-mère dans son nouveau chez-soi, dimanche passé. 91 ans qu’elle a, toujours au rendez-vous avec ses yeux pétillants et son sourire plein de souvenirs.

Elle nous parle de son nouveau quotidien dans le complexe pour personne âgée qu’elle habite depuis le début septembre. Sa routine, chaque semaine, avec sa sœur, le dîner, le bingo, les sorties, ses soupers et les sports à la télé.

Puis, on joue aux cartes. La frime et Skip-bo. Pendant près d’une heure, on partage rires et sourires. La bonté même, sans malice, de ma grand-mère, me fait chaud au cœur. Juste, la regarder assise à côté de moi, tout sourire et présente de corps et d’esprit, ça reste un cadeau que je ne cesse de chérir.

« Voulez-vous du café ? », c’est la première chose qu’elle a faite quand nous sommes rentrés dans son nouvel appartement. C’est juste normal. Ç’a toujours été comme ça. Sans se poser de questions, elle nous offrait toujours quelque chose. Elle a toujours pensé aux autres avant elle-même.

Je la regarde et je me dis que nous sommes tous chanceux de l’avoir. Le monde est chanceux d’avoir ma grand-mère. C’est une sainte. Et puis je regarde mon père, la ressemblance est frappante. Pas seulement dans le visage, mais dans la façon d’être.

On me dit souvent que je ressemble à mon père, alors je crois que je dois ressembler à ma grand-mère aussi, non ? J’ai le caractère de mon grand-père aussi.

Parlant de mon grand-père, nous sommes allés nettoyer sa pierre tombale. Elle avait besoin d’un nettoyage. Alors, armés de deux brosses, nous avons brossé le granit pendant une bonne vingtaine de minutes. Redonner un lustre à mon grand-père, ç’a fait du bien. Quand même, me suis posé la question : qui nous a vus ? Nous avions l’air assez louche, seuls dans le cimetière à frotter comme deux fous. L’image m’a fait rire.

J’ai remercié mon grand-père. Je l’ai remercié de m’avoir donné une famille. Il n’a jamais été parfait, mais il a fait ce qu’il a pu. Les souvenirs m’ont accompagné pendant que je brossais. 14 ans, quand même, qu’il nous a quittés. 14 ans qui me séparent d’hier à aujourd’hui. 14 ans qui me rappellent tout le chemin que ma famille a parcouru.

14 ans d’une identité qui se forge au fil des aventures et des joies.

Mon grand-père n’était pas quelqu’un qui parlait beaucoup ni qui montrait beaucoup d’émotion. Mais une chose est sûre, il était très persévérant, à la limite têtu, et très fier. Personne ne pouvait le convaincre du contraire. Toute sa vie, il a travaillé, quitte à se retrouver en lambeaux, sans jamais se plaindre. La douleur, il a connu. Il a traversé les époques.

Il avait son caractère. Robuste comme un roc, muet comme un moine, mais chaud comme un volcan. Je savais qu’il avait un bon fond. Je l’ai connu pendant 9 ans. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs. Mais je sais qu’il était là. J’ai hérité de lui, comme chacun des membres de ma famille. Il fait partie de mon identité.

Notre identité, nous la tenons de ce mélange de douceur et robustesse.

ROY identité/engagé, c’est l’apanage du sang d’un père travaillant et d’une mère bienveillante. À ça, l’on ajoute notre ouverture d’esprit et notre débrouillardise, notre volonté altruiste et notre créativité sans limites, notre curiosité contagieuse et notre joie de vivre.

Merci à mes grands-parents pour leur héritage identitaire.

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